Première Auto-Greffe de cartilage réalisée à la clinique Juge par le Dr Jean François Meucci de l’équipe ADM ORTHOPEDIE.
Toute l'actualité de la chirurgie de la hanche et du genouAutocart : une solution innovante pour la réparation du cartilage.
- Le cartilage transmet et réparti les charges dans les articulations. Cette surface-tampon sépare les extrémités osseuses en contact. Malade, cette interface peut disparaître et entraîner douleurs et raideur. C’est le principe de l’arthrose. Traumatisés, un pavé de cartilage et l’os adjacent peuvent être séparés du reste de l’articulation. Le défect est alors le point de départ d’une arthrose focalisée. Cette lésion du sujet jeune est à ce jour la cible privilégiée de la méthode Autocart (Arthrex)
- Démuni de vascularisation et d’innervation, le cartilage n’est pas spontanément doté d’une capacité de cicatrisation. Il faut le remplacer lorsqu’il est détruit. C’est la chirurgie radicale par prothèse.
- Un traitement conservateur à l’origine d’une réparation localisée, peut sembler plus séduisant. Pour la chirurgie orthopédique, il s’agit là du challenge du XXIe siècle.
Parmi les différents processus chirurgicaux décrits, une technique récente semble prometteuse : l’autocart.
Il s’agit d’une auto-greffe cartilagineuse réalisée sous arthroscopie, en une unique séance opératoire (prélèvement et greffe), non invasive et ambulatoire.
La technique opératoire est la suivante : après repérage et régularisation de la lésion jusqu’à l’os, du tissu cartilagineux est prélevé sur une zone peu contrainte et moins concernée par l’arthrose. Ce prélèvement est morcelé, puis mélangé avec du PRP (Plasma Riche en Plaquettes), créé par centrifugation à partir d’une simple prise de sang. En effet, une propriété intéressante et spécifique des plaquettes est leur forte concentration en facteurs de croissance universels. Et donc une capacité à initier la cicatrisation de quasiment tous les tissus organiques. Cette adjonction de PRP au tissu cartilagineux morcelé, va ainsi favoriser la réparation cartilagineuse par incorporation de la greffe au sein de la lésion. Afin de favoriser l’adhésion au tissu osseux, l’ensemble est fixé physiquement et chimiquement (thrombine).
Les suites opératoires sont classiques, sans immobilisation stricte et avec une reprise progressive de la marche et des activités.
Le bénéfice clinique par amélioration clinique s’objective à l’imagerie par une disparition des défects.
Conclusion : la greffe cartilagineuse est-elle encore une utopie ? Avec l’autocart, ce principe conservateur n’est plus réservé aux laboratoires utilisant des cultures cellulaires sur matrice in vitro. Elle devient une réalité chirurgicale s’appuyant sur une technique simple, efficace et peu couteuse.
références :
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Angele P, Fritz J.Orthopedics. 2006 Oct;29(10 Suppl):S100-3.PMID: 17407931
Gelse K, Brem M, Klinger P, Hess A, Swoboda B, Hennig F, Olk A.J Orthop Res. 2009 Sep;27(9):1216-25. doi: 10.1002/jor.20874.PMID: 19274742