Changement de prothèse

Reprise d’une prothèse de genou ou de hanche

Changement de prothèse de hanche ou de genou

 

Appelé aussi révision, le changement d’une prothèse articulaire peut devenir nécessaire pour usure, descellement, luxation, fracture, infection ou bris de matériel.

La fréquence de ces évènements diminue grâce aux progrès chirurgicaux et industriels. Mais le nombre absolu augmente et conduit les fabricants à développer de nouveaux alliages et de nouveaux processus industriels, afin d’optimiser la fixation biologique et réduire l’usure. Une intervention de reprise est toujours plus lourde, plus longue et plus douloureuse, et un séjour en centre de rééducation peut être nécessaire.

La chirurgie de révision majore le risque opératoire

Elle est potentiellement hémorragique : l’anémie est courante, les hématomes possibles. L’infection aigue est rare et doit être distinguée d’un descellement septique. Un prélèvement bactériologique opératoire est effectué avant l’administration préventive des antibiotiques. La phlébite est prévenue par le lever précoce et un traitement anti-coagulant.

Une fracture osseuse lors de l’ablation du ciment ou de l’impaction des implants, est parfois dépistée secondairement. Cet évènement fâcheux justifie les radiographies de contrôle répétées.
Hématome, infection et fracture peuvent nécessiter une ré intervention en urgence.

Révision de prothèse de hanche

À la hanche, le changement peut être partiel ou total, c’est à dire concerner le cotyle seul**, le fémur seul, ou cotyle et fémur. Ces interventions bien codifiées et planifiées doivent être réalisées en centre spécialisé. La voie d’abord la plus fréquente est la postéro-latérale.

Le cotyle

Dans les cas simples, une prothèse impactée non cimentée et non vissée peut être utilisée. Si les dégâts sont plus importants (lacunes, perte de circularité, perte de substance), un implant de reprise est choisi, permettant la recherche d’appuis périphériques à l’aide de pattes vissées et de crochets, et la mise en contrainte de greffes. Si la situation est peu propice à une fixation biologique, on optera pour un implant cimenté. La révision augmente le risque de luxation et un implant à double mobilité est souvent indiqué.

Le fémur

La tige défectueuse peut idéalement être remplacée par une tige de première intention. Mais le plus souvent, la mauvaise qualité de l’os, les dégâts occasionnés par le descellement et le retrait de la prothèse, lui font préférer une tige de révision, anatomique ou rectiligne. Cet implant plus long et plus volumineux permet d’étendre la fixation. Les tiges non cimentées, verrouillées distalement, autorisent une mise en charge immédiate.

 

Note technique : la tige à remplacer, ou le ciment peuvent être difficiles à retirer. Une technique spécifique (voie trans fémorale de Wagner) nous permet d’ouvrir le fémur comme un livre. Une sculpture micro-motorisée de la cavité fémorale permet alors le retrait complet du ciment et d’adapter la cavité au nouvel implant.
Une fois la nouvelle tige en place, le fémur est alors reconstruit autour de la prothèse et stabilisé par des cerclages métalliques.

*les mouvements se font autour d’un pivot central qui réunit fémur et tibia.
**70% de nos changements de prothèse de hanche affectent seulement le composant acétabulaire.

Révision de prothèse de genou

Après un bilan à ciel ouvert et le retrait de la prothèse défectueuse, la préparation d’une prothèse différente est entreprise, avec 3 impératifs :

  1. redresser l’axe jambier
  2. respecter si possible les ligaments périphériques, ou s’orienter vers une prothèse dite “contrainte”*
  3. reporter les appuis et la fixation à l’aide de quilles et de cales métalliques.

Un ciment antibiotique et un drain articulaire sont indiqués. Le genou est protégé par une attelle rigide réfrigérée.

Prendre rendez-vous

La chirurgie orthopédique est une double spécialité : urgente ou non. L’indication de chirurgie orthopédique programmée doit être une décision du patient. Le chirurgien orthopédique a le devoir d’informer son patient sur les dégâts collatéraux d’une dégradation articulaire.